Lors de notre formation sur l’entretien en faveur des insectes dans les espaces verts qui s’est déroulée à Genève en juin dernier, nous avons pu former nos participant·es aux techniques à adopter pour un entretien des espaces vert favorisant les insectes et leur apportant des espaces de refuge et de reproduction dont ils ont besoin.
Les insectes représentent 60% des espèces animales sur terre et sont essentiels à la pollinisation, sont une source de nourriture pour d’autres animaux et sont indispensables au bon fonctionnement des écosystèmes.
Tout un chacun au bénéfice d’un petit coin de terre ou de balcon peut apporter sa pierre à l’édifice en appliquant les bons gestes pour favoriser cette biodiversité.
Laissez-moi vous emmener dans mon jardin biennois.
Grâce à la formation, j’ai compris non seulement que de tondre ma prairie fleurie broyait littéralement tout êtres vivants qui s’y trouvaient, mais qu’en plus je le faisais trop tôt dans la saison. J’ai donc revu ma pratique.
Beaucoup d’insectes passeront la plus grande partie de leur vie au stade immatures, c’est-à-dire immobiles. Les hautes herbes sont donc très utiles afin de les protéger pendant leur développement des changements brutaux de températures, d’humidité et de luminosité.
C’est pourquoi lors de la fauche, il est important de laisser une hauteur de 10cm environ et de ne pas faucher toute la parcelle en même temps. En outre, en laissant certaines parties non fauchées, appelées « zones refuge » (correspondent idéalement à environ 10% de la surface totale), les insectes auront la possibilité de s’abriter malgré l’intervention prévue.
La fauche se fait dès le 15 juin, mais idéalement autour du 15 juillet et/ou 15 septembre et de préférence au petit matin ou le soir, afin de diminuer l’impact sur les insectes qui sont très actifs durant les journées chaudes.
Si vous utilisez une motofaucheuse, n’allez pas trop vite. Ainsi les espèces mobiles auront le temps de s’enfuir. Pour cette même raison, fauchez les parcelles de l’intérieur vers l’extérieur.
Une fois la prairie fauchée, j’ai laissé l’herbe sécher sur place pendant 2 à 3 jours en la retournant de temps en temps. Ainsi les insectes qui se trouvaient sur les herbes coupées auront eu le temps de se déplacer dans la zone refuge.
Une fois le foin bien sec, j’ai pu le ramasser et le valoriser en le donnant à manger à mes lapins qui se sont régalés cet hiver.
Et en parlant d’hiver, j’ai laissé la zone refuge sans jamais la faucher car les insectes auront pondu des œufs et ceux-ci seront protégés du froid grâce aux hautes herbes.
A vous de jouer !
Biodiversité en ville !