La protection des sols sur les chantiers en terres agricoles

Partage d’astuces et de bonnes pratiques

Comment se nomment les machines ci-dessous ? 
Quel est leur impact sur les sols ?

Pour quels types de travaux agricoles sont-elles utilisées ? 
Peuvent-elles être utiles sur un chantier ?


Retrouvez les réponses aux questions à la fin de ce blog.


      




Ces questions, parmi de nombreuses autres, ont été traitées et discutées dans le cadre de notre " Cours d'approfondissement sur l'agriculture pour SPSC "(spécialistes de la protection des sols). De nombreux projets de construction affectent, à un moment ou à un autre, des terres agricoles. Cela peut se produire directement, par la construction sur des surfaces agricoles, ou indirectement, par le stockage temporaire de terres déplacées sur ces terrains, entre autres. Les SPSC sont donc régulièrement amenés à définir des mesures pour la protection de sols agricoles, qu’il s’agisse du décapage des sols, de leur entreposage temporaire et de l’entretien des stocks, de la remise en place des sols, de leur remise en culture et de son suivi. Ils déterminent également les types de machines autorisées ou non, et les conditions d’utilisation.


Et parfois, les mesures de protection des sols proposées par les SPSC entrent en conflit avec les souhaits des exploitants des parcelles touchées. Par exemple, ces mesures peuvent être incompatibles avec les contraintes et besoins de la production ou encore pertuber la rotation culturale planifiée et impacter ainsi les paiements directs perçus par l’agriculteur·trice. De même, l’agriculteur·trice en charge de la remise en culture peut ne pas disposer de la machine définie pour effectuer ce travail et souhaiterait en utiliser une autre.


C'est dans ce contexte que notre formation prend tout son sens et que nous avons amenés 11 pédologues motivé·es pour visiter et échanger avec deux agriculteurs tout aussi engagés, afin de créer des ponts entre leurs mondes. Ces pédologues ont reçu une introduction à l’agriculture Suisse, afin de mieux comprendre le contexte dans lequel évoluent les agriculteurs ainsi que les changements survenus ces dernières années. A la fin de la journée, les participant·es de la formation ont visité différentes surfaces remises en culture aux résultats plus ou moins satisfaisants (qualité de la structure du sol, sa profondeur, qualité des cultures), qui leur a permis de discuter des types de semis à utiliser, d’apprendre de certaines erreurs passées et d’échanger sur les bonnes pratiques.



Echanges des pédologues autour d'un profil de sol.


Voici quelques éléments importants qui sont ressortis lors de ces échanges :

  • Les paiements directs touchés par les paysans et paysannes dépendent de la surface : si une surface ne produit plus ce qui a été prévu pour plusieurs années pour cause de travaux (p.ex. surface utilisée comme emprise temporaire), cela implique une perte financière pour les producteur·trices, qu’il est important de compenser par le projet, par exemple en payant des indemnités pour pertes de culture. Le SPSC permet ici de faire le lien entre les exploitants agricoles et les maîtres d'ouvrage afin de permettre un échange constructif et juste qui permette une application optimale des conditions de stockage et remise en état. Lorsque les compensations financières ne couvrent pas les pertes économiques de l'agriculture, il est difficile de garantir l'application des mesures proposées.
  • La luzerne est une plante intéressante à ajouter aux mélanges de semis pour les remises en culture, à mélanger avec d’autres espèces couvrantes et résistantes : elle ne supporte pas les sols trop acides ou gorgés d'eau. Avec sa longue racine pivotante, elle permet de descendre en profondeur dans les matériaux restitués et d'accélérer la restructuration du sol et du sous-sol. Cet enracinement la rend par ailleurs peu sensible aux périodes sèches. L'associer à d'autres espèces de prairie permet de garantir une bonne colonisation végétatif même sur des sols de provenance ou de qualité variable. Pour les remises en culture, il est recommandé d’ajouter 20% de graine en plus à ce qui serait semé en temps normal pour le même mélange afin d'assurer un enracinement dense sur toute la surface.
  • Il est essentiel que les pédologues expliquent les raisons des limitations de l’utilisation des surfaces fraîchement remises en cultures aux exploitants agricoles et les risques en cas de non-respect des consignes. Une discussion ouverte permet souvent une meilleure compréhension des enjeux et une bien meilleure prise en charge !


A travers de nombreux échanges constructifs, nous sommes convaincus que cette formation a contribué à consolider le pont qui relie le monde des sols et le monde agricole !

Et pour vous qui avez lu jusqu’ici, voici les réponses aux questions posées ci-dessus :


La première machine est un cultivateur, appelé souvent " chisel ". Outil de travail du sol sans retournement de la terre, muni de dents, il est utilisé notamment pour le déchaumage, la préparation des lits de semence et une décompaction de surface. L’effet de vibration des dents du chisel fragmente la terre et permet un mélange superficiel. Cette machine peut être utilisée sur des chantiers pour des travaux superficiels du sol, une décompaction des 10-20 premiers cm : souvent jumelé avec des rouleaux pour niveler/affiner la surface, par exemple lors d’une remise en état avant de semer la culture.

Cet outil ne nécessite pas de machine lourde. Un tracteur d’une centaine de chevaux suffit et le travail peut s’effectuer à une vitesse relativement élevée (10 à 20 km/h). Plus d'informations sur le "chisel"ici.

La deuxième machine est une herse rotative. Outil de travail du sol tracté par la prise de force d’un tracteur agricole, elle nécessite d’être tirée par un tracteur relativement puissant (150-200 chevaux) et le travail s’effectue à une vitesse lente (5 à 10 km/h). Cette machine est principalement utilisée pour la préparation du lit de semence en brisant les mottes afin qu’elles deviennent plus fines. Elle peut donc être utiliser pour niveler/affiner une surface remise en état avant de semer la culture.

Cet outil, bien que gourmand en énergie, a l’avantage de pouvoir être directement jumelé à un semoir. Ceci permet de faire qu’un seul passage pour préparer le sol et semer. Article sur la herse rotative et préparation du sol ici.



Merci à Nicolas Ecabert (ecaVert Sàrl) et Antoine Margot (Impact-Concept SA) d’avoir contribué à la rédaction de cet article.

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La protection des sols sur les chantiers en terres agricoles
sanu future learning ag, Laure Amstutz 13 novembre 2024
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