Quel plaisir de flâner dans les rues d’une ville ou d’un village entouré d’arbres ! Des essences variées, des feuillus et des résineux, des jeunes pousses aux doyens majestueux… Quelle diversité ! Ces compagnons végétaux embellissent nos paysages, nous offrent de l’ombre, de la fraîcheur, et jouent un rôle essentiel pour la biodiversité en nourrissant et abritant oiseaux et autres petits animaux.
Pourtant, il n’est pas toujours évident, pour un amateur, de savoir si un arbre est en bonne santé. Cet arbre dans notre jardin est-il solide ou risque-t-il de tomber ? Doit-il être abattu pour prévenir un danger ou, au contraire, pourrait-il, avec un peu de soin et de patience, retrouver sa vitalité et continuer à nous accompagner pendant des années ?
Même pour les professionnel·les des espaces verts, évaluer la santé d’un arbre peut s’avérer complexe. Pourtant, cette démarche est essentielle. Elle permet de trouver un équilibre délicat entre garantir la sécurité des usagers, protéger les biens matériels et préserver la biodiversité si précieuse dans nos environnements urbains.
Pourquoi est-il essentiel d’établir un diagnostic des arbres ?
Le diagnostic permet :
- D'identifier précocement les signes de maladies chez les arbres (tâches, plaies, présence d’organismes pathogènes, etc.) et mettre en place des mesures préventives ou curatives
- De favoriser une gestion adaptée à chaque situation et évaluer les interventions afin de prévenir tout excès d'élagage
- De gérer de manière durable le patrimoine arboré d'une commune ou de son jardin pour conserver des arbres sains sur le long terme
- De réduire le risque d’accident et éviter par exemple la chute d’une branche sur la route, sur une habitation, une voiture ou dans le pire des cas, sur une personne
Comment on s’y prend ?
Tout d’abord, il est important d’évaluer le potentiel de dangerosité d’un arbre. Pour ce faire, ces trois premières questions sont essentielles :
- Quelle est la cible susceptible d’être potentiellement endommagée par l'arbre ?
- Quel est le niveau de gravité des dégâts de l’arbre en question et quelle est donc la probabilité qu’il y ait une chute ?
- Quelle est la taille, le poids et/ou l’envergure des parties de l’arbre qui peuvent potentiellement tomber et causer des dommages ?
Après avoir effectué une première évaluation de la cible, la deuxième étape est de se poser les questions suivantes :
- L’arbre penche-t-il ?
- Y a-t-il des branches mortes ou cassées qui risquent de tomber ?
- Y a-t-il des cavités ou des fentes dans le tronc ou des poches de pourriture ?
- Y a-t-il des champignons près des racines ou du tronc de l’arbre ? Le sol est-il fissuré et/ou surélevé ?
Champignon polypore soufré (Laetiporus Sulphureus).
Il est essentiel de noter la présence de certaines espèces de champignons, car elles peuvent nuire à l’arbre de diverses manières. En effet, elles décomposent les tissus ligneux, fragilisant ainsi sa structure, attaquent les racines et provoquent des pourritures, réduisant l’absorption de l’eau et des nutriments, tout en inhibant ses mécanismes de défense. Pour trouver des réponses aux questions ci-dessus, ils existent plusieurs outils de diagnostic qui peuvent être utilisés de manière complémentaire, comme par exemple la tarière de Pressler, le fractomètre, le résistographe ou l'elastomère. Pour plus d'infos sur ces outils, nous vous conseillons de consulter l'article du journal "gplus" en lien à la fin du blog.
Impédance électrique : ce test permet de connaître l'état physiologique interne de l'arbre.
Qui appeler en cas de suspicion de danger ?
Cette première analyse visuelle peut se faire par les employé·es des espaces verts ou les responsables du patrimoine arboré d’une commune et en cas de doute ou de suspicion de danger, la marche à suivre est de faire appel à un·e arboriculteur·trice ou un·e spécialiste des soins aux arbres, afin de procéder à une expertise sanitaire complète.
En Suisse, les entreprises spécialisées dans les soins arboricoles se sont réunies au sein d'une association professionnelle, l’ASSA. Les membres adhérents s'engagent à exercer l'Art de l'Arboriculture tout en veillant à promouvoir et protéger le patrimoine arboré.
En tant que citoyens nous devons entreprendre ce qui est possible pour préserver au mieux le monde végétal et ses êtres vivants qui sont essentiels dans les écosystèmes, car ils constituent la base de la chaine alimentaire et sont également indispensable à notre bien-être ainsi qu’à notre vie sur terre. Leur présence nous rappelle que la nature est un bien commun à préserver, pour aujourd’hui comme pour les générations futures.
Notre cours sur le " Diagnostic des arbres : comment reconnaître les arbres dangereux ? " aura lieu le 14 mai 2025 à Morges et nous serions heureux de vous y accueillir et échanger avec vous sur cette thématique passionnante !
Découvrez l'article publié dans le magazine " gplus ", qui vous offre un aperçu captivant de cette thématique et vous fournit des informations complémentaires en lien avec cette journée de cours.
Mon arbre, mon arbre, dis-moi si tu vas bien